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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 10:46

...Que ça fait longtemps que je n'ai pas écrit sur ce blog.

 

...Qu'au cours de ce mois de silence, j'ai vu pas mal de choses dont j'aurais dû vous parler. Alors en vrac parmi ce qui est encore à l'affiche, je vous conseille Forsythe/Brown au Palais Garnier (notamment In the middle, pièce de 14 ans la cadette de Un jour ou deux de Cunningham, qui m'a soignée de cette dernière expérience de danse moderne! Et dans laquelle j'ai revu avec plaisir les très bons Vincent Chaillet et Alice Renavand et beaucoup aimé Aurélia Bellet...); Don Quichotte à l'Opéra Bastille, Ben les dimanche après-midi au Grand Point Virgule, Populaire au cinéma... Et toujours Full Metal Molière, les dimanche soir au Point Virgule, dépêchez-vous, on ne sait pas s'ils joueront en janvier!

 

...Que je n'ai toujours pas de boulot, même si j'ai un peu d'espoir. Sinon, advienne que pourra pour 2013!

 

...Que dans deux semaines, on sera peut-être tous morts. Ou pas!

 

...Que décidément, j'étais amoureuse de lui à 7 ans; à 26, je craque incontestablement pour le danseur qu'il est devenu.

 

...Qu'aujourd'hui marque définitivement l'arrivée des "statuts météorologiques" (notamment Ile de France) sur Facebook. Et sur Twitter, un peu.

 

...Que Noël, ça commence à être bientôt, et j'ai encore pleeeein de cadeaux à acheter.

 

...Que hier c'était la Saint Nicolas, et qu'il paraît que je suis trop vieille pour la fêter (et avoir mes chocolats et mon pain d'épices comme il se doit!). Triste vie!

 

...Que ça fait longtemps que j'ai pas fait une grosse soirée avec plein de gens, dont je ne connais que la moitié.

...Et que l'air de rien, je sens que je vieillis quand je vois ma difficulté actuelle à me remettre des soirées. C'est bien dommage!

 

...Qu'il faudrait vraiment que je fasse du sport (régulièrement, j'entends), mais que je me dis toujours ça à l'époque où mon corps a plutôt tendance à vouloir hiberner.

 

...Qu'un jour, c'est sûr, tout ça se mettra en place et tout sera en phase.

 

...Que ça doit quand même être sympa de faire un métier qui te permet de te déguiser tous les jours (pensée de hier soir à Don Quichotte, contemplant tous leurs jolis costumes!). Qu'en attendant, il faut que je trouve mon déguisement pour ma soirée de fin du monde et du Nouvel An (desfois que la fin du monde soit un échec! ;-) )

 

...Que ça fait longtemps que je ne suis pas passée par Toulouse voir mes copains et mon filleul d'amour (Argh, qui a déjà 2 ans demain!). Mais que ça devrait bientôt être réparé.

 

...Que j'ai enfin tourné la page. Enfin, celle-ci. Parce qu'il en reste toujours, des plus anciennes même, qui refusent de tourner. Elles doivent être collées, depuis le temps.

 

...Que la vie serait sûrement plus simple (pas forcément plus heureuse, attention!) si je réussissais enfin à gagner à l'Euromillions!

 

...Que j'ai beau insister, je ne dois pas être faite pour porter du vernis à ongles. Ca déborde, ça s'écaille, ça n'a jamais le rendu escompté.

 

...Qu'on a beau me dire que je suis une grande fille, maintenant, moi je n'y crois pas une seule seconde!

 

take-chances.jpg

 

...Que ce blog tombe en désuétude. 

...Et que donc peut-être il n'a plus vraiment lieu d'exister...

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 18:49

Soirée mitigée au Palais Garnier, jeudi dernier.

Deux pièces, au cours de cette soirée.

La première, pièce relativement courte d'une demie-heure, Sous-Apparence, création de Marie-Agnès Gillot. Seconde, plus longue (et qui le semble encore plus qu'elle ne l'est!), Un jour ou deux de Merce Cunningham, sur une "musique" de John Cage.

 

La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot se fait donc, pour la première fois, chorégraphe, sur commande de la directrice de la danse, et nous offre ce joli moment de 30 minutes.
Pièce pour 19 danseurs, tous sur pointes, les hommes comme les femmes.
Et ça, c'est une idée que j'aime!

Sauf que je ne suis finalement pas sure d'avoir trouver le sens ici.
J'aime les danseurs sur pointes, j'aime qu'on casse et détourne les codes, qu'on donne un rôle central à la grâce des danseurs (que je trouve trop souvent relégués au statut de faire-valoir des danseuses...). Mais finalement, je trouve que d'autres ont mieux exploité l'idée, comme par exemple Sidi Larbi Cherkaoui (oui, toujours lui, je l'aime que voulez-vous... vous comprendrez bientôt que j'aime un peu trop facilement les artistes qui me touchent... Parfois au prix de mon objectivité)


Ici, le concept est d'assexuer les corps, et les pointes.

De loin, il est difficile de différencier les hommes des femmes. Différenciation rendue encore plus difficile par le fait que tous ont le même costume (les solistes portant des couleurs différentes, et bien plus flashy). Et c'est probablement là que les seins nus des danseuses prennent du sens.

Mais pour être honnête, elles n'auraient pas été seins nus, ça n'aurait pas changé grand-chose pour moi. (Et en même temps, de loin, qu'elles le soient ou non, ce n'est pas flagrant)

 

gillot.jpg

 

J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Peut-être parce qu'avec mes goûts malgré tout assez "classiques", j'ai du mal à rentrer dans la danse dans le silence.
Mais une fois qu'on y est, on y est vraiment!
Dès l'entrée en scène de Vincent Chaillet (bon, j'avoue, je ne suis pas forcément très objective à son sujet...), tout s'enchaîne, et on ne veut plus en sortir.
La musique sacrée aide probablement à être encore plus transporté.
Les corps s'emmêlent, les pieds pointent, les pointes tournent, claquent, glissent sur le lino-miroir.

Techniquement, le travail a dû être assez difficile, surtout pour les danseurs donc, notamment à cause de ce sol glissant.

Et finalement, malgré mes petites réticences, c'est une réussite.
Réussite aussi musicale et scénographique, même si certains déploreront le côté acidulé trop flashy des costumes! 

 

gillot-2-copie-1.jpg

 

Gillot nous plonge dans un monde peuplé de créatures étranges, mais tellement grâcieuses. Monde mouvant, où les apparences sont trompeuses: on s'y cache, on y fuit, on y apparaît/disparaît par des portes, des fenêtres, derrière des rochers (ou des trappes au sol, mais chut!)

On est transportés, on est touchés.

Création réussie, on passe un joli moment, même si moi (parce qu'il faut toujours que je râle un peu!), je reste un peu sceptique quand au bien-fondé des pointes pour les hommes (même si j'adore l'idée) et des seins nus pour les danseuses (même si j'ai bien compris que tout est une question d'"unisexe"!), ou du vernis à ongles sur le gants des danseurs...

Pas de révolution donc, mais vraiment, une jolie pièce, ingénieuse, et une première expérience de chorégraphe réussie, si vous voulez mon avis (que je vous donne de toute façon!)

Et une première à l'Opéra pour les pointes masculines!    

Et pour laisser le mot de la fin sur cette création à Brigitte Lefèvre: "Il faut que le spectateur regarde, ressente, voyage. Il faut qu'il se laisse surprendre."

 

 

La deuxième pièce, par contre...

Dans le questionnaire UGC illimité (dont je vous ai déjà parlé parce que j'en ai fait un article), il y a une question: quel film montreriez-vous à votre pire ennemi pour le torturer?

Transposons cette question au spectacle vivant, et je crois que Un jour ou deux de Cunningham m'a donné une réponse. 

 

cunningham-2.jpg

 

Je sais que c'est un grand nom de la danse contemporaine (et le Roaratorio, que vous pouvez par exemple voir ici , ne m'avait déjà qu'à moitié plu. Mais quand même plus que là!)

Mais là, pardon, c'est tout ce qui me dépasse dans la danse contemporaine. (non, en vrai, j'ai déjà vu pire: de la danse sans mouvement...!)

 

Pour moi, je suis désolée, mais cette musique, ou plutôt, cette absence de musique, ça fait de ces magnifiques et excellents danseurs (parce que ce n'est évidemment pas leur talent que je mets en question!) des corps froids et sans expression, sensation ou sensibilité.

Je sais aussi qu'il y a des gens qui adorent. Moi je n'y arrive pas (et à en juger par le nombre de strapontins qui ont claqué au cours de cette - longue - heure, je ne suis visiblement pas la seule)

Pardon, mais moi, ça ne me touche pas, ça ne me fait rien ressentir (sinon de l'impatience à voir la fin arriver).


J'ai essayé, vraiment. De me laisser porter, de trouver du sens... Mais rien n'y a fait. Parfois les mouvements sont beaux, les danseurs semblent prendre leur envol, et puis tout est coupé court, et tellement desservi par cette "musique"!

Je ne trouve pas de sens. Et la "musique" me bloque tout sens de l'esthétique. Je ne vois que des corps qui s'agitent sur un rythme qu'ils sont seuls à percevoir, sans cohérence visible (pour moi!), sans adéquation avec le son...

 

Je suis probablement une inculte indécrottable, je suis prête à reconnaître que quelque chose m'échappe, mais je n'y arrive pas.

Une heure, ça a été long! Trop Long! (et heureusement qu'ils l'ont raccourcie par rapport à sa durée de création! Je n'aurais pu garantir la bienséance de mon comportement si ça avait été plus long!)

Ah oui, je dois quand même dire que j'adore l'idée scénique des écrans de tulle qui coupent la scène et permettent de jouer sur la transparence et les effets de miroir. Voilà, il y a une chose que j'ai aimé dans ce ballet, je me devais de le dire!

 

cunningham.jpg

 

J'entendrai volontiers les explications des gens qui ont adoré. Mais je ne pourrai jamais dire, comme je l'ai lu, que j'ai été transportée, touchée et excessivement emballée par cette pièce. Parce que non, parce que ce n'est pas ce qui me touche et certainement pas ce qui me fait rêver.



Alors je vous conseillerais bien cette soirée Gillot/Cunningham, mais je suis très partagée.


Partagée déjà un peu sur la création de Gillot, parce que pas bien convaincue du sens de tous les choix scéniques. Mais là, oui, on est touchés et on est transportés. Alors je valide!

 

Mais surtout partagée sur cette soirée, parce que si on passe un vrai bon moment en première partie, la pièce de Cunningham est fort susceptible de nous faire redescendre de notre nuage et de nous faire oublier le plaisir éprouvé.

Personnellement, je suis contente de l'avoir vu. Je commence à me forger une petite culture de la danse contemporaine, qui me manquait pas mal. Mais j'ai quand même un peu le sentiment d'avoir perdu une heure de ma vie...

Après, si vous aimez Cunningham, ou si vous aimez John Cage, n'hésitez plus.

 

Après tout, il y a un certain nombre de gens qui ont pensé exactement le contraire de moi: que la pièce de Gillot est à fuir, et celle de Cunningham du pur génie.
Une nouvelle preuve, s'il en était encore besoin, que l'art c'est surtout une histoire de goût! 

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26 octobre 2012 5 26 /10 /octobre /2012 14:10

Bon, c'est plus possible. Face à l'engouement général, je me dois d'y aller de ma petite opinion personnelle (forcément contraire à celle de la majorité!).
Parce que je n'ai pas entendu UNE SEULE critique négative de ce film, et que je ne trouve pas ça normal.
Pas qu'un film doive forcément avoir ses détracteurs (quoique), mais celui-ci, si.

Je m'en viens donc aujourd'hui dénigrer vous parler de Ted, de Seth MacFarlane.

 

Ted-copie-1.jpg

 

L'histoire: A 8 ans, le petit John Bennett fait le voeu que son ours en peluche de Noël s'anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il voit son voeu exaucé.
Presque 30 ans plus tard, l'histoire n'a plus vraiment les allures d'un conte de Noël. L'omniprésence de Ted aux côtés de John pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori. Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive un handicap pour John qui le confine à l'enfance, l'empêche de réussir professionnellement et de réellement s'investir dans leur couple.
Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai!

(Source: plus ou moins Allociné) 


Entendons-nous bien. C'est un film sympa. On se marre. C'est plein de bons sentiments comme il se doit (malgré l'avis général qui dit que c'est provocateur et contraire aux bonnes moeurs), avec le bon petit raisonnement sur l'éternel passage à l'âge adulte, l'éternelle peur du mec à s'engager alors que sa nana ne rêve que de mariage (comme si toute femme souhaitait uniquement qu'on lui passe la bague au doigt et qu'on abandonne tout le reste pour lui consacrer sa vie entière...), l'éternel meilleur pote beauf, vulgaire et lourdaud.

 

L'idée innovante du film, qui aurait pu être géniale si elle avait été bien traitée, était de faire de ce meilleur pote - personnage cliché s'il en est des comédies américaines de ce type- un ours en peluche parlant, que le personnage principal se traîne (avec bonheur) depuis l'enfance. Meilleur ami car seul ami, on pourrait même dire.

L'idée donc, aurait pu être géniale. Puisque cette idée de gamin solitaire qui ne trouve le réconfort qu'en se tournant vers son ours en peluche est plutôt bonne. L'idée de faire de cet ours en peluche un personnage vivant, aussi. L'idée que cet ours en peluche suive le personnage principal tout au long de sa vie, aussi. Même si pour le coup la métaphore du refus de passer à l'âge adulte est plus que flagrante et presque offensante pour un public qui n'est pas aussi bête qu'on voudrait le croire (...Pas vrai?). 

 

J'étais très optimiste sur ce film. Parce que précisément, ce refus de maturité, un peu ce syndrôme de Peter Pan, j'y adhère et je m'y retrouve (comment ça, 26 ans chez Papa-Maman, vous vous en doutiez un peu?! O_o).
Ce nounours parlant et collant me faisait rêver, parce qu'il offrait à mes yeux la possibilité de poser un regard différent, original, et surtout décalé et fou sur ce questionnement propre à toute comédie américaine qui se respecte: comment passer à l'âge adulte, et comment pousser un mec à s'engager pour de vrai dans une relation en laissant ses potes balourds derrière. (Comme si, en plus, c'était un passage obligé. Mais passons. C'est le divertissement bien pensant qui veut ça. Quand t'es en couple, il faut te marier, et ne plus boire de bière en regardant le foot, ou des séries débiles avec les copains.)

 

Mais en fait, non.
C'est malheureux de le dire, mais il n'y a rien d'original dans ce personnage de nounours. A part le fait d'être un nounours.
Et c'est là que la bât blesse: le fait d'être un nounours n'apporte strictement rien au film. Si ce n'est, encore une fois, cette métaphore outrancière de l'enfance qui s'attarde.
On remplacerait ce personnage par un être humain, ce serait pareil.
En fait, pour moi, ce serait même mieux, je me sentirais moins spoliée.
Ce personnage de nounours, il vient juste de la volonté du réalisateur à utiliser les technologies actuelles en matière d'effets spéciaux, pour créer ce personnage en animation. ("Regardez comme on maîtrise! On n'est pas trop forts, sérieux? Matez-moi ce réalisme du nounours, ce poil soyeux, ce regard expressif!") Mais sinon, aucun intérêt.

On y collerait Vince Vaughn (une image de lui que j'ai depuis La Rupture...), ou un des personnages de American Pie, même combat!

 

Si encore, cet ours en peluche qui parle provoquait des situations nouvelles avec son environnement.
Parce que pardon, mais en principe, un nounours vivant, c'est pas un truc qu'on croise tous les jours, et c'est quand même un peu flippant.

Mais là, non. A part un bref passage au début du film, où il fait la tournée des émissions à sensations et talk shows, parce que c'est (quand même!) un phénomène exceptionnel, finalement, on passe vite à autre chose. Et par la suite, ça ne choque personne de voir un nounours doté de vie, qui picole, qui fume tout ce qui passe, qui cherche un job, qui s'envoie en l'air avec des nanas à l'estime de soi et la morale douteuses...

 

Ou encore, si seulement ce personnage de nounours restait définitivement dans l'enfance, si lui ne mûrissait pas. Mais je veux dire vraiment pas mûrir. Pas devenir un adulte débile-ado attardé. Non, rester purement dans l'enfance, avec sa naïveté, sa fragilité et tout ce que ça représente.
Si encore, ce nounours était un personnage attendrissant, incarnant l'enfant que John a été et qu'il n'arrive pas à laisser derrière lui.
Mais là encore, non, bien sûr. Car le nounours aussi a grandi. Et il est juste devenu le meilleur pote beauf, celui dont on a un peu honte en soirée, parce qu'il passe son temps à faire des blagues scabreuses, à roter et à draguer lourdement tout ce qui semble avoir deux seins un peu développés.

 

Et là, moi, je crie à l'arnaque!

Pourquoi faire de ce personnage un ours en peluche?

Pourquoi ne pas tout simplement assumer que c'est un personnage archétypal, et juste l'incarner par un acteur en chair et en os?

Pourquoi vouloir chercher un truc original et plein de potentiel, pour ne finalement absolument pas l'exploiter?

 

Alors d'accord, au début, c'est un peu rigolo de voir ce nounours mignon faire des blagues vulgaires et mener sa vie d'ado attardé, grâce au décalage entre l'image populaire d'un ours en peluche et ce qui sort réellement de sa bouche.
Mais ouah, ça s'essouffle tellement vite!

Et finalement, on a tellement l'impression de s'être fait avoir et d'être tombé dans un vieux piège de l'industrie cinématographique américaine.

Moi, je me sens volée par ce film.

 

Je ne dis pas que c'est un mauvais film. En soit, sincérement, c'est une bonne comédie américaine bien comme il faut.

 

Je dis seulement que ce personnage de nounours est une arnaque. Et donc que le film, quelque part, en est une. Je l'aurais probablement beaucoup mieux digéré si ce personnage avait été un vrai mec. 
Sauf que forcément, là, les gens n'auraient pas crié au génie, puisqu'on n'aurait pas vu la différence avec toutes les autres comédies américaines.
Et je trouve assez dingue d'être visiblement la seule (autant que je le sache) à le penser. 

 

Alors moi, je n'aime pas, parce que je veux me révolter contre ce gâchis de bonnes idées (comme Inception, mais c'est une autre histoire, dans laquelle je me mets la planète entière à dos!). Mais allez donc le voir, et donnez-moi votre avis.
Histoire de savoir si je suis définitivement la seule illuminée à ne pas adhérer (et donc peut-être à louper un truc essentiel).


Ah oui, et apparemment, évitez la VF, c'est Joey Starr qui double le fameux Ted, et il paraît que c'est pas brillant... (J'dis ça, j'dis rien, je l'ai vu en VO, donc je ne fais que répéter ce que j'ai pu entendre ailleurs...

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 15:44

Bon aller, j'arrête de me plaindre (même si j'adore ça!), et vous épargne un nouvel article dégoulinant d'auto-compassion.
Je viens donc vous parler cinéma. Parce que c'est plus sympa! 

 

 

Cette semaine, je suis allée voir Dans la maison, de François Ozon.

dans-al-maison.jpg

 

Eh ben c'est bien! Allez-y!

 

L'histoire (cf Allociné): Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français (désabusé, ndla). Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.    

 

Une histoire bien écrite et bien racontée, et qui a aussi le mérite de pointer des réalités de l'éducation nationale, même si ce n'est évidemment pas le sujet principal du film.
L'intrigue est bien menée, avec une jolie mise en scène maline et maîtrisée. 

Les procédés de mise en scène évoluent au fil du film, et c'est assez brillant. 

On passe d'une narration en voix off à l'illustration par l'image. Et petit à petit, c'est aussi le prof lui-même qui se retrouve dans la maison, à observer cette "famille normale". Ce qui démontre sa fascination grandissante pour son élève, mais aussi pour ses récits.

On ne sait plus tout à fait où est le réel, où est la fiction. Et c'est ça qui est bon.

Au début c'est plutôt clair, mais au fil de l'histoire, la frontière entre le réel et la fiction s'estompe et il devient de plus en plus difficile de savoir si on parle de quelque chose qui est arrivé ou si c'est simplement issu de l'imagination, du fantasme et du désir d'écriture du lycéen.

Le film est en fait un travail sur la fascination et le voyeurisme, et sur le lien entre prof (mentor) et élève: finalement qui donne une leçon à qui?


On y questionne aussi, en passant, l'art contemporain et la branlette intellectuelle que ça peut parfois représenter. Et ça montre peut-être comment on n'est plus choqués par ce qui devrait éventuellement nous choquer...

C'est aussi une réflexion sur l'écriture cinématographique, ses procédés de narration et son lien au public (est-ce qu'il est dans l'illusion ou au contraire très conscient d'assister à un divertissement...)


Deux bémols:

Par moment, on a un peu envie de secouer ce prof "Mais tu ne te rends pas compte que c'est pas normal et que ça va mal finir, cette histoire?!?"

Et bémol personnel: je déteste décidément Emmanuelle Seigner, que je trouve nunuche et pas très bonne actrice. Bon ici, il faut reconnaître que ça fait probablement partie de son personnage. Mais elle a toujours l'air de subir, de ne pas savoir quoi faire ou comment et j'ai envie de la secouer! Mais bon, c'est une autre histoire. Ce côté que j'exècre en elle est tout à fait en adéquation avec son personnage, donc ma foi, pas de réel problème (si ce n'est que le personnage n'est pas très attachant)

 

Sinon, puisqu'on est sur le casting: le jeune Ernst Umhauer (qui est d'ailleurs moins jeune qu'il ne le paraît) est pour le coup très très bon.
Luchini évidemment aussi, dans un rôle qui lui sied totalement.
Et j'ai aussi toujours une petite faiblesse pour Denis Ménochet, que je trouve toujours touchant, même en père de famille un peu beauf! 

 

Bref, un film intelligent dans son écriture et sa mise en scène, des acteurs globalement bons, et une intrigue bien menée. 

On y va, quoi!

 

La bande-annonce:

 

Et pour ceux qui ont envie, une critique du film, ici, par quelqu'un qui en parle bien mieux  - et plus longuement - que moi.

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 15:00

Comme souvent, cet article traîne dans mes brouillons depuis une semaine, attendant désespérément que je prenne la peine de le remettre un peu en forme pour le publier. 
Aujourd'hui, venant de décrocher un entretien sympa (et m'étant levée tôt pour un atelier bidon chez "Paul emploi"!), je me motive et m'attèle à la tache.

 

L'idée, c'était donc de vous parler de mes derniers spectacles vus, il y a maintenant une dizaine de jours.

Ce mercredi soir, on devait aller voir Edouard Baer dans son nouveau spectacle, A la française, qui se joue au théâtre Marigny. Sauf que c'était complet. On y va donc le 7 novembre, je vous en reparlerai. (Parce que j'ai déjà dû vous le dire, Edouard, c'est un peu l'une de mes idôles, donc ce sera un événement pour moi!)

 

Du coup, avec ma compère, on avait cette soirée de mercredi de libre. On s'est dit que tant qu'à faire, autant se faire un autre spectacle, dans la foultitude de ceux qu'on veut voir, à des prix abordables. On a alors opté pour Florent Peyre (oui, oui, encore un de On n'demande qu'à en rire. Que voulez-vous?), qui joue en ce moment au théâtre le Temple, dans son spectacle Tout public... Ou pas.

 

florent-peyre.jpg

 

Alors le Florent Peyre, je sais pas. Artistiquement, je le trouve remarquable. Humainement, j'ai plus de mal, et je trouve surtout qu'il a un ego surdimensionné qui le prive de son potentiel sympathie.
Mais quand même, au niveau de l'écriture de ses sketchs, globalement, je suis assez admirative, et assez bon public. Du coup, j'attendais quand même un certain niveau de son spectacle.

Et là, c'est la déception.

Attention, on ne parle pas de la même déception que celle de Nicole Ferroni, mais je n'ai pas trouvé la qualité que j'espérais.

 

C'est sympa, on se marre. Mes voisins de salle beaucoup plus que ma pote et moi.

On est toujours impressionnés par sa qualité de comédien, et sa capacité à créer des personnages, physiquement, avec des accents, avec une gestuelle. Mais j'ai été assez déçue de l'ensemble, et de l'écriture générale. Il passe par moment beaucoup de temps sur une petite vanne basique. Il teste un peu le public, s'il voit qu'une grimace ou une onomatopée fait marrer la salle, il l'exploite et l'use jusqu'à la corde. Et c'est bien là que la bât blesse. Parce que bon, moi, quand il fait "pprrtt" avec la bouche, ça me fait un peu rire. Quand il le fait pendant un quart d'heure, ça me fatigue plutôt. 

Je trouve habituellement ses textes assez malins, bien écrits et avec du fond. Mais pas là. 

Attenton, hein, il y a des bonnes choses! Et ça reste vraiment un moment sympa.

Mais c'est vrai que c'était moins bien que ce à quoi je m'attendais...

 

 

Mais surtout aujourd'hui, je viens vous parler de Kheiron, et vous le conseiller fortement.

 

Kheiron.jpg

 

Vu le jeudi soir, pour sa première à l'Européen.

Eh ben c'était top! 

Pour le coup, lui, on ne le connaissait pas vraiment. On ne s'attendait à rien de bien précis, et on a eu un joli coup de coeur.
Entre texte bien écrit et impro en interaction avec le public. Une super ambiance pour une super soirée.

 

On ressort de bonne humeur et le sourire aux lèvres, avec la patate.
On rit beaucoup, de tout et d'un peu tout le monde.

Un peu de provoc', un peu de mots crus et tellement de talent!

 

Du stand up de qualité, un mec sympa et naturel sur scène, qui a une bonne relation avec son public, nous plonge vraiment dans une ambiance sympa et nous fait beaucoup rire.

 

En prime, on a même une première partie. Qui change selon les soirs. On peut y voir Baptiste Lecaplain (on y retournera parce qu'on aimerait le voir!), Kyan Khojandi ou Bun Hay Mean...

Nous, on a vu Bun Hay mean. Qu'on avait déjà vu au Comedy Strip du Théâtre de Dix heures, et qui est bien sympa. On est assez curieuses de le voir dans une prestation plus longue que ce qu'on a déjà vu. C'est assez prometteur, mais c'est vrai qu'on le connaît encore peu.
Une première partie donc, qui permet de donner la parole à ses potes, de chauffer la salle (oui d'accord, c'est le principe de la première partie), et, pour nous, éventuellement de découvrir des gens chouettes!

La salle de l'Européen est plutôt agréable, en plus (et l'une des rares petites salles de ce type dans laquelle on ne sue pas à grosses gouttes!!)

 

Alors aller les copains, on sort de chez soi, et on va voir Kheiron à l'Européen, Florent Peyre au Temple. 

Et pour faire un suivi parisien de mon article sur Avignon:

Lamine Lezghad au Temple,

Nicole Ferroni au Grand Point Virgule,

Vagabonds des mers du Cirque des mirages au Vingtième théâtre le 30 octobre,

le génial Pierre-Emmanuel Barré au Point Virgule,

et l'encore plus génial Full Metal Molière au même Point Virgule... 

Et bien sûr, toujours le Fieald le dimanche soir au Trévise, et le Comedy Strip le lundi au théâtre de Dix heures

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 19:52

Après avoir frôlé la mort par asphyxie suite à l'incapacité de l'air (et donc de l'oxygène) à s'engouffrer dans mes narines condamnées, me revoilà! (enfin! oui, oui, vous pouvez le dire!).
Bon en vrai, j'ai juste une grosse crève, hein. Rien de bien grave, et l'ashyxie ne semble pas pour tout de suite (touchons du bois!). Mais n'empêche que ça m'a pas mal embrumé le cerveau, tout ça! (Oui, bon, petite nature si vous voulez. Mais vivre en apnée, c'est quand même pas fastoche, je trouve!)

 

Bon sinon, trêve de nez bouché et de tête dans un étau, quoi de neuf dans le monde? Dans le monde, probablement des millions de choses, certainement pas toutes très joyeuses.

Dans ma vie à moi, beaucoup moins de choses! (c'est pour ça, le moindre rhume devient un événement, c'est vous dire!!)

 

Alors du coup, aujourd'hui, je m'en viens vous parler du film que je viens de regarder, sous ma couette, une tasse de thé dans une main et un cookie dans l'autre: La Cabane dans les bois.

 

la-cabane.jpg

 

Pour que vous compreniez toute l'étendue de mon désarroi, il faut que vous sachiez que je suis profondément une flippette. Mais vraiment. Le genre de nana qui se cache les yeux pendant les scènes qui risquent d'être trop trash (mais je crois que j'ai quand même un palier de tolérance au trash assez élevé), qui redoute de ne plus dormir pendant une semaine après un film d'horreur, qui préfére ne pas regarder ce genre de film seule, et surtout pas le soir.

Je suis même le genre de fille qui n'aime pas les histoires qui font peur qu'on aime bien se raconter le soir entre copains quand on est jeunes. Non, ça, moi, ça ne m'a jamais fait marrer! 
Après, il y a des thèmes qui m'effraient plus que d'autres. Voire un seul, en fait, peut-être, qui m'effraie vraiment: les esprits (ouais, j'ai clairement été traumatisée par l'Exorciste quand j'étais ado)

Mais bref, disons quand même que globalement, je suis plutôt bon public pour les films d'horreur, parce qu'ils sont là pour nous faire peur, et que moi, bah justement, j'ai tout le temps peur!

 

Mais là, 'faut quand même pas rigoler. 

Franchement sur toute la durée du film, j'ai dû avoir un petit sursaut, et beaucoup de remarques désobligeantes envers les personnages (et les scénaristes, accessoirement!)

 

Ah oui, aussi, si vous voulez voir ce film, ne lisez pas la suite, je vais un peu vous pourrir le "suspens"!

 

L'histoire: Un groupe de cinq potes part en week-end dans une "cabane au fond des bois", comptant bien profiter de l'occasion pour passer un petit séjour orgiaque à coup d'alcool, de fumette et bien sûr de sexe.

Jusque là, rien de bien original, hein, convenons-en.

Arrivés à la fameuse cabane, ayant rencontré un mec un peu chelou sur la route mais passons, ils découvrent quand même des trucs un peu étranges, genre un miroir sans tain planqué derrière un tableau de scène assez trash de charcuterie dans les bois, et une cave (à laquelle on accède par une trappe qui s'ouvre toute seule, mais ça n'angoisse personne!) dans laquelle ils trouvent tout un bric-à-brac d'objets un peu hypnotiques. Pas flippés pour deux sous, eux, ils jouent avec ces bidules, et la petite intello de service trouve un journal et lit à ses petits copains une histoire gore d'un mec qui s'amuse à découper des gens. S'en suit un passage en latin, qu'elle ne se prive évidemment pas de lire, même si nous on sent bien que c'est pas une bonne idée.

Et là, tout bascule. Cette formule en latin a libéré des forces qui n'auraient pas dû l'être (aux yeux des squatteurs de la cabane, en tout cas!), et provoque une invasion de zombies bien décidés à supprimer toute forme de vie de cette parcelle de forêt.

De là s'en suit du coup un film au schéma assez classique de "je te cours après, tu me fuis, je te transperce, tu me transperces, je te lance un piège à loup à la tronche, mais tu te relèves..." 

Le seul des personnages qui semble avoir les pieds un peu sur terre est précisément celui qu'on écoutera le moins, parce que présenté dès le début comme le toxico du groupe.

 

Et c'est là l'intérêt du film (si si, il y en a un, quand même!). C'est qu'il joue et démonte les clichés et mécanismes des films de ce type.

Ainsi, la petite poulette qui aura pris la peine de se teindre les cheveux en blond au début du film tiendra le rôle de la pétasse à éliminer en premier. Eh ouais, grand classique du film d'horreur. La première à mourir est toujours la "bitch", celle qui boit, fume, baise et accessoirement est blonde à forte poitrine. 

En revanche, celle qui s'en sort (pensez à Scream), c'est la petite sainte nitouche. Qui veut pas coucher avant le mariage (bon là, ils ont pas poussé jusque là) Et la petite rouquine qui ne veut pas prendre son maillot de bain mais préférerait emmener ses bouquins d'économie et je ne sais quoi parce qu'elle a peur de s'ennuyer, on sent bien dès le début, qu'elle, elle devrait s'en sortir avec ses airs de vierge effarouchée. C'est d'ailleurs le rôle que les "méchants" lui auront donné, la Vierge.

Et le fameux toxico, donc, c'est purement le genre de personnages que j'aime bien. Dès le début, je l'ai remarqué. Je me suis dit que tout allait se jouer sur lui, et que s'ils le faisaient mourir, surtout rapidement, c'est que c'était vraiment des gros cons qui n'avaient rien compris à leur métier de scénaristes et que *£%$¨*0°£$ à la fin! Mais non, ça va, ils ont compris! On y croit à un moment, mais que nenni!

Bref, son rôle à lui, c'est le rôle du Fou (je ne suis pas sure que ça ait été traduit comme ça, mais en théâtre c'est aussi ce terme). Personnage de théâtre, donc, aussi (pensez aux comédies de Shakespeare). Ce personnage qui est donc présenté dès le départ comme fou, ou toxico, et donc dont la parole ne peut pas peser, parce que pas en lien avec la réalité. Sauf que, tenez-vous bien, c'est souvent précisément de sa bouche à lui que sort la vérité. Et c'est bien souvent ce personnage qu'on ferait mieux d'écouter au lieu de faire les kékés.

Eh ouais!

Et le film, c'est là à peu près son seul intérêt, explique et joue de ces archétypes. Enfin il les explique très brièvement à la fin, mais il en joue tout le long. Pour un public un peu averti qui y fait attention, on voit donc dès le départ qui va mourir et quand. La toute fin du film reste un peu plus un mystère (pas un mystère fou fou fou non plus, hein!)

Dans cette histoire d'horreur que vivent les personnages, on démonte les rouages de base de toutes les histoires d'horreur. 

 

Ah si, autre point pas mal du film. La séquence d'ouverture: on y voit les "méchants", mais on ne sait pas encore qui ils sont. D'où l'intérêt de cette séquence. On voit des mecs, qui parlent de trucs à peu près aussi intéressants que la suite du film, qui ont un peu des airs d'agents gouvernementaux, de médecins, de chercheurs... Un truc un peu secret, un peu officiel, un peu dangereux et un peu à responsabilité. Mais on ne sait pas clairement ce qu'ils font de leur vie, à part prendre des cafés pas bons dans un distributeur et rouler en petite voiturette à travers les couloirs de leur immeuble.
Et en fait, double intérêt de cette séquence: pour la construction du film, puisqu'on se demande bien qui sont ces braves gens. Et qu'au fil de l'intrigue, on comprend qu'ils ne sont pas si braves, et qu'ils sont même plutôt responsables de tout ce qui arrive à nos pauvres jeunes écervelés. Donc hop, petit questionnement de pré-générique, ça fait jamais de mal, et ça permet toujours de désorienter un peu plus le spectateur naïf.

Second intérêt, dans le texte. Alors en gros, les deux zigotos parlent de test de fécondité et donc d'avoir des enfants. En bref, ils parlent de leur vie de couple et surtout de leur vie future. Ce qui prend son sens ironique quand on comprend que ce sont eux qui mettent tout en oeuvre pour mettre un terme à la vie de nos mêmes jeunes écervelés. "Aller, on va aller bouziller cinq petits jeunots, et pis en rentrant, je vais faire un mioche à ma femme, ça la mettra en joie!"

 

La vérité, c'est que c'est parce qu'ils tuent des jeunots qu'ils peuvent imaginer un avenir. Parce que s'ils ne le font pas, le monde va toucher à sa fin.

Si c'est pas un bon argument de dictateur pour te pousser à aller dénoncer et zigouiller tes voisins qui ont pas la bonne tête, ça! 

 

Bon et bien sûr, tout ça revient aux Américains, tous les autres pays ayant lamentablement échoué dans cette mission (à savoir qu'il n'y a pas eu de morts, ou que les gens ont su se défendre). Ah lala, qu'est-ce qu'on ferait sans ces Américains, hein, dis donc?!

 

 

* Référence au "Rom pom pom pom" de Man Down de Rihanna, comme tout le monde l'avait bien évidemment compris! Parce que je ne fais jamais de vannes qui tombent à l'eau faute de compréhension, c'pas mon genre!

Tiens, dont voici une fort jolie reprise par les Walk off the Earth, groupe de canadiens un peu délurés et, n'ayons pas peur des mots, remarquablement doués!

 


 
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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 10:41

Aller, après ces longues semaines de patience, je viens (enfin) vous parler du Festival d'Avignon. Du Off, en fait, parce que je n'ai rien vu du In (trop cher ou trop loin...)

 

Avignon-off.jpg

 

Bon déjà, je dois vous dire qu'Avignon, ville que je ne connaissais absolument pas, c'est fort mignon. Et en période de festival (puisque je ne la connais qu'en cette période), il y fait bon vivre. Même si on a dû savoir passer d'une chaleur écrasante à un vent plus que rafraîchissant!

 

Vous vous doutez sans doute que j'y suis allée avec l'espoir de rencontrer des gens, et mini-CV et cartes de visite sous le bras, me faire quelques contacts pro. Echec à ce niveau-là. 
L'organisation du festival étant ce qu'elle est, et surtout n'étant pas ce que j'imaginais, il est en fait difficile d'identifier les professionnels dans les foules de spectateurs zélés. Tant pis pour le boulot, j'ai au moins passé un super séjour.

 

L'ambiance dans les rues (les axes très fréquentés, au moins) est folle! J'imaginais qu'il y aurait plus de spectacles de rue. En fait, il s'agit surtout de troupes tractant pour attirer le public et remplir leur salle (et rentrer dans leurs frais. Parce que venir au Off, ça coûte très cher aux compagnies!) Ce qui constitue quand même une sacrée animation et une sacrée ambiance. Parce qu'il y a du monde, d'abord. Et parce que c'est à celui qui sera le plus original pour se faire remarquer et attirer la sympathie d'un public pas toujours tendre. Mon Award personnel à la troupe du Roi Nu (spectacle que je n'ai finalement pas pu voir faute de temps), qui m'a mis une contravention pour coups de soleil (entre autres raisons!), à payer en petits pois à la caisse du théâtre. Le concept était original, le mec sympa, qui a pris le temps de plaisanter et de bien parler de son spectacle. On peut aussi citer le biscuit donné avec le flyer de Un café, l'addition, ou la nourriture pour poissons, pour venir nourrir les poissons sur le plateau à la fin de la représentation... Enfin bref, il y a vraiment de bonnes idée!

Et la ville grouille d'amateurs de théâtre. J'adore! On croise parfois au hasard des ruelles et placettes des visages connus (comme Arnaud Cosson, Pierre-Emmanuel Barré, Guillaume Bats, Nicole Ferroni...)
Et puis, franchement, passer sa journée à aller de théâtre en théâtre, c'est assez génial! 

 

En ce qui concerne les spectacles qu'on a pu voir; on a réussi à en voir onze (en 4 jours, ça fait un bon rythme!). Du très bon, et du moins bon... (Cet article va donc être long, parce que j'ai quand même décidé d'en faire un seul pour les onze spectacles. Et je vais en parler dans l'ordre dans lequel je les ai vus, sans quelconque hiérarchie. Vous voilà prévenus!)

 

* Le Cirque des mirages, avec leur nouveau spectacle Vagabonds des Mers. Ca y est, je l'ai enfin vu, ce nouveau spectacle!

Pour ceux qui les connaissent, et comme nous ont vu plusieurs fois leurs spectacles précédents, c'est un peu perturbant. Parce que ce ne sont plus les mêmes personnages, ni tout à fait le même univers. On retrouve bien sûr une certaine esthétique qui leur est attachée. Mais le spectacle est quand même très différent de ce qu'ils faisaient avant. Pour la simple et bonne raison, déjà, que ce n'est plus de la chanson, mais du conte. Un joli conte sombre, assez brillament mis en scène. 

On apprécie le rôle plus important de Fred Parker (au piano). On apprécie aussi toujours le jeu de comédien et la qualité de la mise en scène et de la construction de l'univers.

Mais on ne retrouve pas tout à fait le Cirque des mirages que l'on connaissait. 
Mais attention, c'est bien aussi, hein!!

(Peut-être un petit bémol sur la diction de Yanowski, qui a des airs de traîner encore dans l'ambiance du précédent spectacle et colle un peu moins ici...)

vagabonds-des-mers.jpg

 

* Pierre-Emmanuel Barré est un sale con

On l'avait découvert (avec toujours ma même compère de spectacles!) au Comédy Strip au Théâtre de Dix Heures. Et il nous avait bien plu (il avait même tenté de me mettre enceinte par le regard. Si, si, il est comme ça, lui!)

Du coup, on a sauté sur l'occasion d'aller voir ce spectacle plein d'humour noir, de cynisme et de provoc. 

Une toute petite salle, dans un lieu pas forcément adapté (on entendait le bordel des comédiens d'à côté qui gambadaient sur leur scène!). Mais ça donnait une certaine proximité sympa. (Moi, j'étais collée au régisseur, j'observais un peu ce qu'il faisait. J'aime bien!)

Le texte est assez génial. Bon, bien sûr, il faut aimer ce genre d'humour, hein. Si on est choqué à la moindre vanne sur des handicapés, c'est pas là qu'il faut aller! Ma pote et moi-même sommes assez clientes de ce genre d'humour.

Mais un petit bémol là aussi sur l'interprétation. Je pense (je sais. Ou je pense savoir!) qu'il est très bon comédien. Mais il manquait un peu de patate, il avait l'air fatigué et pas trop dedans.  Peut-être que ce n'était pas un bon soir. 
Mais quand on sait qu'il a enchaîné, pendant toute la durée du festival, son spectacle à 17h et un autre spectacle à 20h (dont je vais rapidement vous reparler!), on comprend qu'il soit parfois un peu crevé. Et on lui pardonne volontiers!

(Et puis, soyons honnête, parfois le public n'est pas super motivant non plus, hein! Ce n'est quand même pas toujours la faute des gens sur scène!)

PE-Barre.jpg

 

* Lamine Lezghad, Impeccable.

 Un p'tit gars de On n'demande qu'à en rire. Soyez prévenus, on en a vu pas mal! On dira ce qu'on voudra de cette émission, mais elle aura quand même permis de mettre en lumière, et de me faire découvrir à moi qui ne connaissais rien à la scène comique, des gens pleins de talent. Et parmi eux, Lamine Lezghad.

Petite anecdote un peu drôle: Le premier mot qui est venu à la bouche de ma copine en sortant de la salle pour décrire le spectacle: Impeccable. Et elle ne savait pas que c'était le titre du spectacle! Je crois que ça en dit pas mal sur la prestation.

Je ne vais pas m'étaler mille ans, mais il est bon. Il est bon physiquement (et charmant, oui, mais c'est pas ce que je voulais dire!), il joue très bien. Il est très fort pour passer d'un personnage à un autre (ce qui est plutôt un bon point, puisque c'est le principe de son spectacle!). Il est sympa et intelligent, et c'est un vrai bon spectacle à voir.

Lamine-lezghad.jpg

 

* Le Médecin malgré lui, L.A. 1990.

Le titre dit tout: le texte de Molière, tranposé dans le Los Angeles des années 90. 

D'habitude, ce n'est pas le genre de mise en scène qui me botte (je vous l'ai dit, j'ai du mal quand on touche aux classiques). Mais là encore, la tractation a fait beaucoup. 

La pièce qu'on voulait voir était complète, je me suis alors souvenue de ces mecs qui étaient venus me parler et de manière intéressante, de leur pièce. Alors hop, on l'a tenté.

 

Première chose: la salle est très jolie. J'adhère à 100% et j'achèterais bien ce théâtre!

La pièce est assez sympa. La mise en scène a son intérêt (notamment sur le travail d'adpatation des serviteurs, devenus immigrés mexicains, pour conserver l'idée de patois et de différence sociale nette), mais je crois que j'aurais tout autant aimé une mise en scène classique. Elle a au moins le mérite de réussir à démontrer, si c'était encore nécessaire, que Molière ne se démode pas.

Le jeu des comédiens était assez inégal. La comédienne (Martine/Lucinde) n'était pas bonne. Le Sganarelle, en revanche était très très bon.

En bref, on a passé un moment sympa, mais ça n'a pas été une grande révélation. A tenter si vous aimez ce genre de mise en scène des classiques, et parce que l'adaptation est quand même intelligemment faite.

Medecin-malgre-lui.jpg

 

* Nicole Ferroni, L'oeuf, la poule ou Nicole

Elle aussi, une découverte On n'demande qu'à en rire. Où je l'aimais plutôt bien. Bonne comédienne, qui a un univers à elle.

Mais son spetacle a été une grosse déception.

Je ne voudrais pas la descendre, parce que je l'aime quand même bien. Mais c'est vrai qu'on était un peu dépitées, en sortant de la salle.

C'est un enchaînement de (trop peu) de sketchs (trop) longs, avec des personnages finalement pas assez creusés... Ca manque d'ambiance générale sur la durée.
Ma pote a détesté. J'en suis pas là, mais c'est vrai que ça a été un peu dur.

Je pense vraiment que c'est une bonne comédienne et qu'elle a du talent. Mais je pense surtout que c'est son premier spectacle, et que ça se ressent. Mais c'est peut-être un passage obligé vers un deuxième spectacle plus réussi. (Beaucoup d'humoristes sont passés par là, un premier spectacle pas top, avant de devenir des grands noms) Parce que je pense vraiment qu'elle a les moyens de nous faire marrer et de faire des trucs biens.

Juste, pas avec ce spectacle-ci.

Nicole_FERRONI.jpg

 

* Full Metal Molière.

Ne vous fiez pas au titre qui peut faire un peu peur. Ce spectacle est génial. LE coup de coeur de notre festival! (Et finalement, je l'aime bien, maintenant, ce titre...)

Un spectacle que j'ai envie de conseiller au monde entier mais c'est trop fou pour plaire à tout le monde.

On y retrouve le fameux Pierre-Emmanuel Barré, dans un spectacle qu'il cosigne avec Bruno Hausler. C'est complètement absurde. C'est complètement fou. Ca part dans tous les sens. C'est plein d'énergie. On se marre, on est emmené tellement loin dans un autre monde. On ne voit pas le temps passer et on voudrait que ça ne finisse jamais!

L'histoire: deux comédiens ratés prennent une salle de théâtre en otage, pour présenter leur version du Malade imaginaire de Molière. Mais c'est compter sans Michel Sardou, un troisième comédien un peu raté et le jambon Madrange! 

Le jeu des comédiens est excellent, et Pierre-Emmanuel Barré arrive même à être sexy en perruque blonde!

Le texte est génial (je me marre encore en écrivant ces lignes!)

On se tâtait sérieusement à aller les voir à Lille, où ils passent les 14 et 15 septembre. Mais on vient heureusement d'apprendre qu'ils jouent aussi à Paris, au Point Virgule, tous les dimanche jusqu'à fin Décembre. Et ça, ça nous emplit de joie à un point que vous ne pouvez pas imaginer!

Voilà, en bref, si vous ne deviez retenir qu'un titre de cet article, ce serait celui-ci. Et si vous avez l'occasion, allez les voir. Parce qu'on aime les voir s'engueuler!

J'estampille de mon Label Qualité, Validé par Maguelone!

Full-Metal-Moliere.jpg

 

* Pour ceux qui restent.

Ma pote connaissant une des comédiennes, on est allées voir cette pièce, ce qu'on aurait peut-être pas fait autrement.

D'ailleurs, au passage. Ils jouaient au Théâtre des Béliers, qui vient d'ouvrir une salle à Paris, Les Béliers parisiens. Alors évidemment, le temps que je me mette à écrire cet article, Pour ceux qui restent ne joue plus. Mais si vous êtes parisiens, gardez un oeil sur la programmation de cette salle, ils font venir les grands succès avignonnais, et il y a des choses bien sympas.

Cette pièce, donc, est une comédie de Pascal Elbé. C'est assez typiquement une comédie française, mais en bien. On y parle d'amitié, d'amour, du rapport des uns aux autres, et de comment un étranger au groupe met chacun à nu pour faire sortir la vérité et assainir (ou pas) les rapports. C'est plutôt bien écrit, et bien interprété. Surtout le rôle "principal" (si tant est qu'il y ait vraiment un rôle principal dans cete pièce plutôt chorale) du voleur.

Un bon moment, aussi. J'avais un peu peur, mais c'est assez réussi! Et une compagnie qui a l'air de faire des choses pas mal, par ailleurs...

Et l'idée de la bouffe pour poissons, c'était eux!

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*1929.

Un spectacle hommage au cinéma muet, Burster Keaton et Nosferatu en tête.

C'est peut-être un poil enfantin, mais ça en fait un spectacle pour enfants idéal: un peu fou, drôle, beau, intelligent et très inventif.

C'est un bel hommage fou, et si ça peut permettre d'intéresser les jeunes esprits à ce genre de cinéma et de créativité, je dis OUI!

L'idée de ces deux comédiens: rejouer Nosferatu dans la salle (et ils finissent par le jouer en ombre derrière un écran. Idée top!). Le spectacle se fait beaucoup en interaction avec le public, dont certains tiennent même un (petit) rôle!

Je le recommande pour petits et grands, parce qu'on s'amuse bien et on passe un bon moment en compagnie de ces Laurel et Hardy de substitution.

1929.jpg

 

* Les bonnes.

Ca va être vite fait. Une mise en scène sans grande particularité. 

Ma copine a détesté, jeu trop maniéré pour elle. Moi, j'ai plutôt bien aimé (parce que j'aime bien cette pièce, et que, encore une fois, la mise en scène n'était ni génial, ni trop pourrie pour me gâcher le plaisir du texte), mais je n'ai pas été transcendée non plus, hein.
Je crois d'ailleurs que l'accueil du public (à notre représentation) était plutôt modéré. Pas de public en folie (à part un mec qui criait "bravo" à tout va. Probablement le copain d'une des comédiennes! ;-) ), pas de huée non plus.

Pour le coup, j'ai trouvé les comédiennes des bonnes assez justes (même si effectivement le jeu était un peu outré), par contre je n'ai pas aimé le jeu de Madame.

En somme, je ne le conseille ni le déconseille. Ca reste une pièce que j'aime, et une mise en scène relativement simple. 

Les-bonnes.jpg

 

* Jeremy Ferrari, Alleluia bordel.

On a décidé de finir notre passage à ce festival avec nos valeurs sures. Enfin sures, oui et non, puisqu'on ne connaissait pas le spectacle de Jeremy Ferrari. Mais à priori, on ne prenait pas trop de risque.

Lui aussi, je l'ai découvert à On n'demande qu'à en rire. (oui, notre festival aurait pu être sponsorisé par cette émission, au fond!)

On reparlait de ce spectacle, l'autre jour, avec ma copine, et je me suis rendue compte que me souviens de ce spectacle plus comme un truc sérieux que vraiment comme un spectacle où on se poile.

Et pourtant on rit. Et beaucoup. Mais on rit de sujets sérieux (enfin, de religions, quoi) et réels. On n'est pas dans l'absurde ou le fantastique. On est même pas vraiment dans la fiction. Enfin si, on est dans l'absurde des textes fondateurs!

Jeremy Ferrari a la correction (et le courage?) de taper sur tout le monde. Et il le fait de manière très intelligente et plutôt humble.

J'avais un peu peur de ne pas adhérer totalement au personnage: je me trompais!

Voilà un spectacle qui se fout de tout le monde et nous fait rire intelligemment et a du sens. Parce qu'on ne fait pas que rire. Il pointe du doigt certaines réalités, qui elles ne sont pas tellement drôles...

On y découvre une très bonne plume, un très beau boulot de préparation et un très bon spectacle.
Je valide! 

jeremy-ferrari.jpg

 

* Arnaud Tsamere, Chose promise.

Quand on parle de valeurs sures et de finir en beauté, pour moi, ça ne peut que vouloir dire Arnaud Tsamere! (Non, mais je soigne cette addiction, hein, je le jure!)

C'était donc la deuxième fois que je voyais ce spectacle. Et j'ai beau le connaître (et certains passages presque par coeur), je ris toujours autant. Je suis vraiment une fan absolue de ce mec, et surtout de son univers et de son humour. C'est tellement ce qui me fait rire! 

Pour le coup, là, on n'est pas dans le réel ou le spectacle à message. On est totalement dans l'absurde et le n'importe quoi. Je le trouve absolument génial. C'est très bien écrit (pas par n'importe qui, notez bien! François Rollin, Arnaud Joyet, et Arnaud Tsamere). Et sur scène, un excellent comédien, avec une énergie de fou furieux. Et le talent qui va avec.

On se demande de plus en plus s'il est vraiment sympa dans la vie... (déjà, moi je décide que oui!). Mais au fond, ça n'a tellement pas d'importance, parce qu'il est génial sur scène, et c'est à la fois ce qu'on attend de lui et là qu'on vient le voir!

(Et puis après chaque spectacle, il prend quand même le temps de signer des autographes et prendre des photos avec tout le monde. C'est quand même pas rien, et ça peut prendre beaucoup de temps!)

Tsamere.jpg

 

Voilà. Tour des spectacles fini!

En somme, on a vu beaucoup de choses bien!! (à l'exception de Ferroni et des Bonnes, disons)

S'il ne fallait en garder qu'un seul: Full Metal Molière

Auquel on peut rajouter: Arnaud Tsamere, Jeremy Ferrari. Puis Lamine Lezghad et Pierre-Emmanuel Barré. Mais au fond, ils sont tellement dans des registres différents que c'est difficile de les classer...

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23 août 2012 4 23 /08 /août /2012 17:17

Aller, trouvons un sujet joyeux, parlons de l'autisme. Qui a été décrété cause nationale, mais je ne sais pas très bien si c'est davantage pour l'image et le prestige que bel et bien pour l'action. Remarquez, ça a au moins le mérite d'en faire parler et de lui donner une visibilité.

Au delà du côté "cause nationale", moi, c'est un sujet qui me touche. Sans que je puisse vraiment dire pourquoi. Je ne connais pas d'enfant autiste (bien que ma mère travaille avec des enfants à tendance autistique), n'en ai jamais connu... Mais je trouve juste qu'il y a quelque chose de fascinant, d'extrêmement touchant et d'humainement fondamental dans l'autisme. La part de mystère qui l'entoure aussi, sans qu'on sache bien d'où ça vient, comment le traiter (ou au moins vivre avec). Enfin, il y a vraiment quelque chose que j'imagine d'une dimension supérieure dans l'autisme. Souvent une grande intelligence qui a du mal à trouver sa place...

 

Bref, tout ça pour vous parler d'un petit livre,sorti au début de l'été me semble-t-il, ma foi fort bien écrit (et pas par n'importe qui!) qui raconte l'histoire d'un petit garçon autiste, et de la méthode ABA, qui l'aide à sortir un peu de son enfermement et de l'incompréhension générale qui l'entoure.
Ce livre, c'est Louis, pas à pas, de Gersende et Francis Perrin (oui, oui, le couple de théâtre).

 

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Dans ce livre, les parents de Louis, et surtout sa mère, racontent comment ils ont vécu la maladie de leur enfant, sans savoir lui donner un nom d'abord, parce que personne ne voulait le voir, le dire ou les croire. Puis comment ils ont appris à faire face à son autisme, à chercher des solutions pour l'aider. Comment ils ne savent toujours pas vraiment faire face au regard, souvent si cruel, des gens autour qui ne savent et ne comprennent pas. Et ils racontent comment cette méthode ABA, très peu pratiquée en France (dans un seul centre dans le Nord, il me semble), les a aidés à sortir de l'enfermement dans lequel la maladie de Louis les avait tous jetés...

 

C'est beau, c'est choquant, c'est émouvant.

J'ai parfois réprimé une petite larme dans mon RER, ou un sourire.

C'est bien écrit, et ça met le doigt sur quelque chose de grave.

 

Et franchement, on est assez choqués par le comportement des gens en général, des médecins en particulier (parce que c'est quand même leur métier d'aider des malades, non?) Pas tant l'incompétence des médecins face à l'autisme. Bon, qu'ils ne sachent pas quoi faire, ou même qu'ils ne sachent pas le déceler, passe encore. Mais qu'ils refusent d'écouter les parents, qui eux voient bien que quelque chose ne va pas, qu'ils les culpabilisent, qu'ils les infantilisent, qu'ils les fassent passer pour des idiots et qu'ils les envoient voir ailleurs parce qu'ils ne veulent pas reconnaître leur impuissance, là, c'est grave.

Ce livre, c'est la détresse d'une mère (d'un père aussi, mais c'est surtout elle qui raconte) face au refus d'écouter et aux réactions outrageantes des médecins. Face à l'état de son enfant qui ne s'arrange pas, aussi. Et face au vide qui s'ouvre devant elle, sans savoir où ni comment trouver de l'aide.

 

C'est un beau livre, touchant et important pour ce qu'il raconte et ce qu'il met en lumière.

 

Et ça me donne presque envie de me former en ABA pour tendre la main vers des gens comme eux. (bon, en même temps, ce ne serait pas non plus sorti de nulle part, puisque j'ai longtemps voulu être pédopsychiatre...)

 

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20 août 2012 1 20 /08 /août /2012 11:38

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Aujourd'hui, je m'approche dangereusement de mon année de chômage. La date butoir que je m'étais fixée se précise de manière menaçante.

Cette date après laquelle je vais devoir penser à reconsidérer mes exigences, mes envies, mon orientation...

Cette date à partir de laquelle je vais probablement devoir prendre un "boulot alimentaire", comme on dit, histoire d'avoir un peu l'impression d'être active et d'avancer. Alors qu'au fond, ce sera tellement une régression.

 

Oui, dans quelques semaines (oui, d'accord, tout peut encore changer en quelques semaines, mais franchement, j'y crois plus des masses, là!), je vais un peu abandonner mes jolis rêves de petit boulot sympa dans lequel je me serais épanouie, où je ne serais pas allée à reculon tous les matins.

De ce petit boulot, pas forcément absolument génial, mais au moins dans ma branche, dans le secteur dans lequel je veux travailler et faire ma vie, où je pourrais faire des choses qui m'éclatent en plus des choses qui ne m'éclatent pas tant que ça.

 

Dans quelques semaines, un an de chômage. (Et bientôt mon Pôle emploi qui va aussi me dire que maintenant, ça commence à bien faire de vouloir faire du spectacle. Il va peut-ête falloir songer à trouver un "vrai travail"... Comme s'ils savaient de quoi ils parlent!) Un an de loose. Enfin, pas tant que ça, j'ai fait plein de choses chouettes. Mais un an à ne pas avancer. 

 

Un an à enchaîner les entretiens, les ascenseurs émotionnels. A me prendre des murs, à y croire, et à me prendre des gifles, à ne plus savoir comment faire.

A entendre, infinément et désespérement, que je n'ai pas assez d'expérience. A avoir envie de crier que si personne ne me laisse une chance, je ne l'aurai jamais, cette fameuse expérience.

A penser que c'est pas juste. Que d'autres y arrivent, pourquoi pas moi. A me dire que finalement je ne suis peut-être pas faite pour ça, alors que c'est tellement ce que je veux faire.

Et qu'est-ce que je pourrais faire d'autre?!

 

Aujourd'hui, à 26 ans et Bac+5, je suis en train de considérer me réinscrire à la fac pour refaire un stage. Parce que trouver un boulot, là, je n'y crois plus.

(Bon aussi parce que mon entretien de lundi me trotte toujours en tête, et que j'ai un petit espoir de faire un stage chez eux. Ce qui serait, malgré tout, un truc assez bénéfique. Même si j'ai peur, parce que plus j'y pense, plus j'ai le sentiment d'être passée pour une débile... Alors que j'étais plutôt heureuse en sortant, tout en sachant que je n'aurais pas le job!)

 

Aujourd'hui, à 26 ans et Bac+5, je ne sais plus quoi et comment faire pour trouver un boulot.
On peut bien sûr blâmer le marché du travail, la conjoncture actuelle, la crise économique tout ça, la concurrence, le milieu du spectacle qui est un milieu fermé... On peut aussi critiquer ma formation et l'université (et on ne s'en prive pas, d'ailleurs!). On peut critiquer et mettre la faute sur beaucoup de choses, pour sûr.
Mais si le problème c'était juste moi? Moi, ma façon de me vendre, ma façon de parler? Moi, et mes compétences?

Et si c'était seulement que mes projets ne sont pas réalistes, qu'ils ne correspondent pas à la réalité de qui je suis, de ce que je suis capable de faire?

 

Le pire, dans tout ça, c'est que je sais que je peux faire ce métier. Je le sais.
Mais à force de m'entendre répéter à longueur d'entretien que je n'ai pas assez d'expérience pour faire les choses, je commence à douter. Je commence à croire qu'effectivement, je n'en suis pas capable. Je commence à remettre tout ça en question (enfin, pas mes envies, mais leur réalisme, peut-être)

Je commence à croire que tous ces cons, à l'époque où j'ai commencé, qui me disaient que ce n'était pas pour moi, tous ces gens qui n'ont jamais cru en moi avaient peut-être raison. 
Je voulais leur montrer qu'ils se trompaient, que bien sûr que j'étais capable. Qu'un jour je les impressionnerais tous.
Et puis voilà...

 

Aujourd'hui, je m'approche dangereusement de mon année de chômage. La date butoir que je m'étais fixée se précise de manière menaçante.

 

 

Et j'ai envie de hurler. 

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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 15:56

Je ne sais pas comment je peux encore être étonnée de ne pas recevoir de réponse après mes entretiens. A croire que c'est en fait la norme de laisser les gens maronner.
En même temps, appelez-moi naïve, mais quand on prend la peine de préciser, à la fin de l'entretien, qu'ils s'efforceront de répondre à tout le monde, j'y crois un peu, moi. J'ai donc espéré avoir une réponse. D'autant que j'ai eu l'impression que ça s'était plutôt bien passé... Mais au bout d'un certain temps de silence, il faut s'y résoudre, ça n'a pas marché.

Lecteurs recruteurs, si vous existez, soyez sympa, donnez au moins une réponse aux gens que vous voyez en entretien. Ca vous coûte pas grand-chose, et c'est quand même plus correct pour eux. Voilà!

 

Bien. Toujours pas de job à l'horizon, donc. (Toujours pas d'interlocuteur suffisamment correct pour donner une réponse claire, non plus.

Mais heureusement, même si je ne travaille pas pour eux, je peux encore aller voir plein de spectacles chouettes au théâtre! 

 

Amour 3 oranges - affiche

 

 

Ce que j'ai donc fait mardi. Je suis allée voir L'amour des trois oranges, à l'Opéra Bastille. 

Alors oui, c'est un opéra de Prokofiev, ça n'attire pas forcément les foules (enfin si, les foules, mais des foules bien particulières, disons).

Nous, on s'est dit qu'on allait le tenter, parce qu'on n'avait jamais vu d'opéra, d'abord. Et parce que les photos faisaient très envie, avec une esthétique bien particulière, un peu barrée, un peu poétique, un peu onirique.

Et on n'a pas été déçues! 

 

La musique est donc de Prokofiev, et l'opéra a initialement été créé avec Meyerhold (qui est quand même l'un des grands grands noms de l'histoire du théâtre). Là, la mise en scène est de Gilbert Deflo.

 

Comme d'habitude, on s'est débrouillées pour avoir des places pas chères, mais là, ça voulait dire pas de surtitrage visible. Heureusement que le texte est en français, et qu'on avait lu le résumé avant, histoire d'un peu comprendre l'intrigue, quand même. Parce qu'elle est un peu tarabiscotée, l'intrigue, 'faut dire!

 

Avant tout, s'affrontent sur scène différents groupes représentatifs de genres théâtraux: les tragiques qui veulent de la mort, les comiques qui veulent rire... Finalement, les Ridicules font taire tout le monde avec la représentation de L'amour des trois oranges.

Un prince mélancolique que rien ne fait rire, une cousine qui complote contre la vie du prince, aidée d'un amant, d'une servante et d'une fée maléfique. Quand finalement le prince rit, c'est aux dépends de la fée maléfique (est-ce que ce n'est pas un peu antithétique, une "fée maléfique"? Boah, non, et Morgane du roi Arthur, alors?), qui lui jette alors un sort: il doit aller chercher les trois oranges chez Cléonte, après avoir traversé le désert.

Aidé du bouffon du palais, le prince part donc en quête des fruits désirés. L'obstacle de la cuisinière géante passé, il s'en empare donc (des fruits, pas de la cuisinière, essayez de suivre!) et repart dans le désert. Mais dans le désert, il fait chaud et donc soif. Le bouffon décide alors d'ouvrir une orange (devenue géante entre temps par la magie du théâtre!) et Oh surprise! Que découvre-t-il donc à l'intérieur? Une princesse!

S'en suivent alors des histoires de prince amoureux, de mariage, de princesse transformée en souris, de servante presque épousée à la place... Mais rassurez-vous, tout est bien qui finit bien!

 

3Oranges

 

Personnellement,je ne suis pas fan de la musique et du chant (je trouve que ce n'était pas très mélodieux, et que le chant ne collait pas toujours à la musique... ) Ce qui est certes un peu dommage pour un opéra, je vous le concède!

 Mais cet engouement modéré pour la musique a vite été compensé par le goût de la mise en scène et de l'univers. 

C'est un peu fou, cet opéra. L'histoire, déjà, est un peu folle, c'est vrai. Mais la mise en scène la sert tellement bien!

C'est assez brillant: on est un peu chez Gondry, beaucoup chez Burton, totalement dans un autre monde. C'est joli, c'est curieux, c'est absurde, c'est drôle. Et nous, on rêve et on rit.

 

3-oranges.jpg 

 

Je ne suis pas sure que cette mise en scène puisse plaire à tout le monde, parce que c'est quand même un peu particulier. mais c'est tellement ce que j'aime: la magie du théâtre. Des personnages qui apparaissent dans la fumée, qui se battent à coup de pétards, d'autres qui s'envolent, des oranges qui passent d'une taille normale à une taille humaine... C'est magique et c'est fou, et moi, j'aime ça. J'aime qu'on me tire de mon fauteuil pour m'emmener loin, dans un monde d'urluberlus et de fantaisie.

Et là, y'a pas à dire, c'est bien le cas!

Ne serait-ce que visuellement, c'est un spectacle qui vaut le coup! 

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  • : Chapeau melon et bottes de cuir
  • : "A journey of a thousand miles begins with a single step" (non, aucun rapport avec la choucroute) En plus d'un peu bloggeuse, je suis assistante de production. Projets en spectacle vivant, cinéma, audiovisuel, n'hésitez pas à me contacter!
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