Ma vie dans les salles obscures part.2

La deuxième chose de cette semaine, c'est la sortie, et pour moi le visionnage de Moonrise Kingdom, dernier film en date de Wes Anderson (Vous voyez, le mec qui a réalisé la Vie Aquatique et le petit bijou qu'est A bord du Darjeeling Limited? Celui-là même!)

Le film était en ouverture de Cannes, mais sortait simultanément en salles. Ce qui est une bien bonne nouvelle pour moi!

L'affiche, déjà, si on se penche dessus, envoie du lourd. Du très très lourd, même: Bruce Willis, Edouard Norton, Bill Murray, Jason Schwartzman, Tilda Swinton... 

On retrouve dans ce film l'esthétique propre au réalisateur (et pas surfaite, comme on peut parfois le reprocher à certains ... Suivez mon regard: Burton - même si je l'aime quand même!) Dès la première image, on y baigne, belle, magique, un peu onirique.

On retrouve aussi cette espèce de désir de ne pas sortir de l'enfance, dans une ambiance proche du délire, entre justement enfance et âge adulte. On y voit des enfants graves, et des adultes immatures.

Le film parle aussi de l'innocence du premier amour (ah ce premier amour, on y revient toujours!), et ce qu'on est prêt à faire pour le conserver, et raconte une jolie petite histoire humaine, menée avec humour et brio!

On est là encore entouré de ces personnages un peu en dehors de la réalité, plus ou moins inadaptés. Qui vivent dans leur univers (de scoutisme/survie pour surmonter la mort de ses parents ou de super pouvoir pour sortir de la banalité de la vie), à la fois pour dénoncer la morosité, pour y échapper, et pour montrer que ce n'est pas une fatalité.

Personnellement, j'ai été un peu déçue de ne pas voir Jason Schwartzman davantage, parce que c'est un acteur que j'aime beaucoup (et son rôle est bien, juste beaucoup trop court!). Mais bon, avec un tel bouquet de grands noms, on ne peut pas satisfaire tout le monde.

J'ai aussi eu un peu de mal à m'attacher au personnage féminin. Et j'avais un peu envie de secouer les parents (probablement par la volonté du réalisteur, de mettre en avant l'échec de l'âge adulte. Ou alors, c'est mon propre complexe de Peter Pan qui me fait l'interpréter de cette façon... ). Mais globalement, rien qui ne gâche le plaisir à regarder ce film.

C'est frais. C'est léger. On ressort sur un petit nuage.

Pas de larmes, ici. Ou alors, éventuellement, de rire.

Ca fait du bien, un vrai bon film de divertissement, qui ne se prend pas la tête, sans pour autant tomber dans le "mauvais cinéma".

Voilà un mec qui sait maîtriser sa caméra et les techniques de son art, qui sait raconter une histoire et nous emporter n'importe où avec lui. Qui sait nous faire rire et nous faire rêver. Qui sait laisser sa griffe sur tout ce qu'il fait sans jamais tomber dans l'auto-parodie.

Voilà un bon réalisateur, un vrai.